Du début à la fin d'une histoire, l'amour est un risque. C'est un risque de déclarer sa flamme, de la voir s'éteindre. Un risque d'imaginer l'aimer, sans même avoir entendu sa voix. D'apprécier ses défauts, de detester ses qualités. De se mettre à nu, même en gardant ses habits.
Le risque de la regarder du coin de l'oeil, sans être vu. De certifier qu'elle est la plus belle du monde, sans superflu. Masquer mon envie de la serrer contre moi, dans l'absolu.
Le risque de mémoriser son sourire, puis de l'oublier. De dévoiler ses passions, de découvrir les siennes. Se réveiller avec, puis s'endormir seul. Sentir son odeur sur l'oreiller, et ne plus arriver à la sentir.
Le risque d'apprécier sa mère, ou de trop l'apprécier. La présenter à ses amis, les voir sidérés. La présenter à sa famille, les sentir gênés.
Un risque d'être là, de s'imposer autour d'elle sans être certain d'être à la hauteur. D'imaginer qu'elle m'aime et d'imaginer encore.
Un risque de jeter un oeil derrière mon épaule, pour s'assurer qu'elle est là, espérer qu'elle soit là. De lui chuchoter des mots d'amour, puis des maux de haine. De la laisser effleurer mon visage, avec ou sans élan.
Le risque de la voir grossir, de ne plus arriver à la soutenir. De la voir pleurer, surtout par ma faute. De la voir s'en aller, puis revenir.
Un risque d'espérer que ça ira mieux demain ou de rester amis.
L'amour est risqué, seul les fous peuvent prendre autant de risques ou ne pas en prendre.